Biographie de l’école Saint Louis
FONDATION ET FONDATEURS...
L’Ecole Industrielle de Tourcoing fut fondée par 139 industriels et négociants tourquennois, qui se sont réunis en assemblée générale le 28 mars 1889 à l’hôtel du Cygne. C’est alors qu’ils ont souscrit au capital nécessaire à la création de l’école, à raison de 92 000 francs de l’époque (2 300 000 francs environ, en 1989) répartis sur cinq ans, et procédé à la mise en place d’une commission administrative de quatorze membres, dont sept représentant la Chambre de Commerce de Tourcoing et sept autres choisis parmi les souscripteurs.
Les sept membres choisis parmi les industriels et négociants souscripteurs étaient :
Louis TIBERGHIEN (tissage)
Achille POLLET (peignage)
Th. LAMOURETTE (filature)
DUPREZ-LEPERS (teinture)
Georges DUVILLIER-MOTTE (coton)
MOULIN-PIPART (tapis)
SIX (négoce)
Les sept autres nommés par la Chambre de Commerce
Charles JONGLEZ, président de la Chambre de Commerce
Eugène JOURDAIN, vice-président de la Chambre de Commerce
Bernard CUVELLIER, membre de la Chambre de Commerce
Désiré LAURENT, membre de la Chambre de Commerce
SCALABRE-DELCOUR, membre de la Chambre de Commerce
Paul DESURMONT, membre de la Chambre de Commerce
Alexandre DELETOMBE, membre de la Chambre de Commerce
LA COMMISSION AINSI COMPSEE RECUT POUR TACHE DE MATERIALISER LE PROJET ET GERER L'ECOLE
1890 : OUVERTURE DES CLASSES
Les classes furent ouvertes aux élèves, et les premiers cours donnés, le 15 avril 1890, dans les locaux de l’école située 66, rue du Casino, actuellement rue du Docteur Dewyn.
La déclaration d’ouverture fut faite par Monsieur BEGHIN, directeur de l’école, licencié ès sciences mathématiques et physiques. Début avril 1890, il procéda à l’examen des candidatures et choisit les 70 premiers élèves.
Au départ, l’Ecole Industrielle dispensait à ses élèves un enseignement professionnel divisé en deux branches, filature et tissage, et réparti sur deux ans d’études.
L’enseignement qu’on y donnait fut divisé à partir d’octobre 1890 en cours du jour et cours du soir.
Les élèves du jour suivaient chaque semaine des cours de mathématiques, de dessin “linéaire”, de tissage et de dessin industriel. En novembre 1890 s’ajouta à ces matières un cours de peignage et de filature.
Le programme des cours du soir était identique à celui du jour, le cours de dessin “linéaire” en mains.
Au cours de l’année scolaire 1891-1892 trois sections ont été retenues : filature et tissage déjà existantes, et une troisième d’électricité.
1897 : CREATION DE LA SECTION COMMERCIALE
Le 6 juillet 1897, Monsieur JOURDAIN, président du Conseil d’Administration de l’école, proposa la création d’une section commerciale.
La section commerciale fut ouverte à la rentrée d’octobre 1897. Les enseignements qu’on y donnait se répartissaient en : comptabilité, droit commercial industriel et législation ouvrière, commerce, étude des marchandises et géographie économique, sténographie et dactylographie.
En 1897, les enseignements se répartissaient en quatre sections :
filature
tissage
mécanique et électricité
commerce
Ces sections se sont maintenues par la suite jusqu’à 1920.
Direction de l’Ecole Industrielle
Elle fut dirigée en 1890 par Monsieur BEGHIN, du1er octobre 1890 au 15 octobre 1895 par Monsieur PREUX, et du 16 octobre 1895 au 30 septembre 1920 par Monsieur Théodore BON.
Projet éducatif
Un rapport de l’Inspecteur d’Académie, d’avant la première Guerre mondiale, est on ne peut plus explicite quant au niveau de l’école et il présente le projet éducatif de celle-ci en ces termes :
“(… ) le but poursuivi par les Fondateurs est double : Donner aux fils de fabricants, industriels ou négociants, l’instruction technique qui doit leur permettre de seconder efficacement leurs parents dans la conduite de leurs affaires et les préparer à en assurer plus tard l’entière direction”.
“Fournir aux jeunes ouvriers et employés l’instruction théorique et pratique qui leur manque pour devenir de bons contremaîtres, chefs mécaniciens d’usine, chefs de fabrication en filature et tissage, dessinateurs, comptables, chefs de bureau et de correspondance”.
L’école de la rue du Casino préparait donc les cadres techniques et administratifs. Elle contribuait ainsi au développement de l’industrie textile française, dont Roubaix-Tourcoing étaient alors la capitale.
L'ECOLE SAINT-LOUIS
L’école Saint-Louis s’ouvrit le 15 octobre 1877 dans une partie des locaux du patronage Saint-Christophe situés alors 15, place Leverrier à Tourcoing. Elle fut ouverte par les Frères de la doctrine Chrétienne et dirigée au départ par le Frère EBERHARD, et à partir du 24 mars 1881 par le Frère FLOUR-DE-JESUS.
Dès la première rentrée, l’école comporta deux classes primaires. En 1890 s’ajoutèrent à la section primaire deux classes commerciales, qui accueillaient les meilleurs élèves des écoles de quartier.
L’école Saint-Louis fut fermée et les Frères expulsés en 1906, en application de la loi du 7 juillet 1904, les contraignant à l’exil. Les classes primaires et commerciales disparurent.
La même année cependant une nouvelle école Saint -Louis fut créée par M. BLONDEL, aidé de l’abbé Nestor TIBERGHIEN. Elle n’avait de commun avec la précédente que le nom et l’adresse. C’était une école d’enseignement primaire supérieur, qui conduisait, à la sortie, au Brevet d’Enseignement Primaire Supérieur (B.E.P.S.).
L'INSTITUT SYNDICAL DES MECANICIENS
En 1910 s’ouvrit, à l’angle de la rue Jacquard et de la place Leverrier (aujourd’hui 40, rue Jules-Watteuw), l’Institut Syndical des Mécaniciens.
L’objectif du départ, former des ouvriers-mécaniciens, a bien vite été dépassé et tous ceux qui sont sortis de l’I.S.M sont devenus au moins contremaîtres, et bien souvent cadres supérieurs.
Cette institution connut une rapide extension et en 1914, quatre ans après sa fondation, elle comptait déjà 409 élèves. C’est à cette époque que le premier directeur de l’I.S.M, l’abbé SOUCHENDOMME, a été rappelé sous les drapeaux et remplacé par Monsieur RIMETTE.
L’Institut Syndical des Mécaniciens continua sa mission d’éducation pendant la guerre 1914-1919, mais ses locaux s’avérèrent trop étroits et en 1919 l’atelier de mécanique de l’I.S.M fut transféré au patronage Saint Christophe, rue d’Austerlitz, et les cours furent donnés dans les classes de l’école Saint-Louis 15, place Leverrier (devenue Place Jacquard, puis Place du Théâtre).
L'INSTITUT SYNDICAL DE COMMERCE
L’Institut Syndical de Commerce s’ouvrit le ler octobre 1916 avec trois professeurs et seulement 28 élèves.
L’effectif total pour les trois années 1916-1917, 1917-1918 et 1918-1919 n’a sans doute jamais dépassé une soixantaine. Les élèves devaient en effet maintenir constamment leurs résultats à un niveau élevé, avec une moyenne minimum exigée de 13 sur 20.
Le programme à l’Institut Syndical de Commerce mettait l’accent sur l’enseignement d’intérêt général. On y enseignait le français, la physique, la chimie, les mathématiques, l’histoire, la géographie, l’étude des marchandises, la comptabilité, la Banque et la Bourse, la sténographie et la dactylographie, l’anglais, l’espagnol, l’instruction religieuse, l’apologétique chrétienne, quelques éléments de philosophie, et enfin le dessin.
En 1917 les Allemands ayant installé un hôpital de campagne dans l’école Saint-Louis, en réquisitionnant de nombreuses classes, l’I.S.C fut alors déplacé rue de Tournai, puis en octobre 1919, il s’est retrouvé dans un immeuble situé dans une rue conduisant vers la Gare (rue aujourd’hui disparue), pour revenir en novembre 1918 dans ses locaux d’origine.
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ECOLE INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE…Un nouveau départ
L’Armistice vint. La réorganisation de l’enseignement professionnel tourquennois s’imposait comme une priorité urgente.
Ce vaste programme de réorganisation fut entrepris par les quatorze syndicats patronaux de l’industrie textile, qui ont constitué au terme de l’assemblée générale du 3 septembre 1920, l’UNION DES SYNDICATS PROFESSIONNELS DE L’.INDUSTRIE TEXTILE TOURQUENNOISE.
L’union des Syndicats professionnels se proposait de “promouvoir et développer à Tourcoing l’enseignement technique et l’apprentissage”, spécialement en créant, s’il en était besoin, et en administrant et subventionnant des cours professionnels tels que l’Ecole Industrielle et Commerciale.
L’Union des Syndicats procéda le 13 novembre 1920 à l’acquisition, à la Société Civile de l’Ecole Industrielle créée en 1899, du matériel lui appartenant. De fait, l’Union a repris à son compte tous les actifs et les passifs de l’Ecole Industrielle de la rue du Casino ; y compris le service d’une rente viagère à M. Théodore BON, ancien directeur de l’école, et à M. l’abbé Arthur COURQUIN, ancien professeur de filature.
L’Ecole Industrielle, l’Institut Syndical des Mécaniciens et l’Institut Syndical de Commerce furent réunis, et installés 15, place Leverrier (actuellement place du Théâtre), dans les immeubles de l’Ecole Saint Louis.
L’ensemble scolaire ainsi composé prit le nom d’ECOLE INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE, et sa direction fut confiée à M.le Chanoine PIETTRE.
Le développement dynamique de l’école, dirigée avec efficacité par le Chanoine PIETTRE, amena l’Union des Syndicats à s’impliquer dans un effort considérable d’achats de terrains, et de constructions.
C’est ainsi que le 20 décembre 1920 le conseil syndical de l’Union acheta un terrain à l’angle des rues du Sergent Bobillot et d’Austerlitz, où fut érigé un peu plus tard l’école annexe Saint-Louis (Cours élémentaires).
La même année, le conseil syndical fit construire l’atelier de filature et de tissage, inauguré le 4 décembre 1920 par le ministre du commerce, Monsieur ISAAC (actuellement atelier mécanique du Lycée Professionnel).
En 1921, c’est l’atelier menuiserie-modelage, qui vit le jour.
Le 19 mars 1922 la première pierre fut posée sous les bâtiments de la section commerciale. Ils s’élevèrent au cours de l’année 1923 le long de l’allée d’entrée (actuellement une étude au rez-de-chaussée, et à l’étage des classes de 4ème et de 3ème du Collège).
En 1925, c’est l’école annexe qui s’élèva à l’angle des rues d’Austerlitz et du Sergent Bobillot (actuellement l’Ecole primaire Saint-Louis).
En 1923 eut lieu la construction d’un bâtiment en façade de la place Jacquard (place du Théâtre), pour y accueillir les Cours préparatoires, et qui accueille aujourd’hui les classes de 6ème et de 5ème du Collège.
A la même époque furent achetés aussi les immeubles et le terrain attenant au 18, place Leverrier, la maison de maître de M. Tiberghien, et l’immeuble situé 7 et 8, place Leverrier (la salle de sport, place du Théâtre).
Profil pédagogique de l’E.I.C
Dès son regroupement en 1920, l’Ecole Industrielle et Commerciale comprenait à la fois un Cours du jour et un Cours du soir.
Les Cours du jour
Les Cours du jour furent d’abord répartis en deux sections :
Section mécanique : les études y duraient quatre ans et conduisaient au Brevet Industriel.
Section commerciale, dont les études menaient en trois ans au Brevet Commercial.
Au début des années trente les Cours du jour se sont enrichis de deux sections professionnelles complémentaires, filature et menuiserie, et d’une section d’enseignement général.
En 1936-1937 le classement en sections était mieux cerné et on n’en distinguait alors que trois :Industrielle, Commerciale et Générale.
Ce classement en trois sections restait inchangé aussi après la deuxième Guerre mondiale.
Les Cours du soir
Les Cours du soir étaient nettement plus développés, entre les deux guerres, que les Cours du jour dont l’importance ne s’accrut que lentement, vers la fin des années trente, pour devenir prépondérante après 1945.
Les Cours du soir se proposaient de donner aux jeunes ouvriers et employés le moyen efficace de perfectionnement professionnel. Leur contenu ne changea pratiquement pas entre 1920 et 1940. On distinguait alors six sections :
filature
tissage
mécanique générale
mécanicien d’automobile
électricité
commerce
Pendant l’occupation les Cours du soir ont d’abord été fermés, puis transformés en Cours du jour pour adultes. Cette transformation entérinait un état de fait. Vers la fin des années 30 ce n’était plus des jeunes en âge scolaire, qui fréquentaient les Cours du soir, comme cela était encore courant dix ans plus tôt, mais les adultes. Cela influença la manière dont ces cours, réintroduits après l’Armistice, évoluèrent par la suite.
Création de l’Association Tourquennoise d’Enseignement Professionnel
L’Occupation allemande a laissé une trace durable dans les structures administratives de l’E.I.C. Le pouvoir d’alors ayant dicté des lois à caractère anti-syndical, l’Union des Syndicats professionnels de l’Industrie textile tourquennaise , qui gérait l’E.I.C depuis 1920, a dû se transformer en Association régie par la Loi de 1901.
L’Union fut ainsi transformée le 12 juillet 1943 en Association Tourquennoise d’Enseignement Professionnel (A.T.E.P).
Pendant la guerre et jusqu’en 1949, le Conseil d’Administration de l’A.T.E.P,et par voie de conséquence celui de l’E.I.C, fut présidé par M.Jules JOIRE. Son successeur, M. Alphonse MOTTE D’HALLUIN, présida ce même Conseil jusqu’en 1955.
Entre 1955 et 1983 le Conseil d’Administration de l’A.T.E.P fut présidé successivement par MM. Robert et Antoine DESURMONT. Depuis, il se trouve sous la présidence de Monsieur Jules LECLERC
A LA CHARNIERE DES TEMPS…
Après 1950 les cours de filature, de tissages et les autres concernant les métiers du textile, disparurent progressivement du programme d’enseignement des cours du jour.
C’est dans ces conditions que l’E.I.C s’est enrichie de deux nouvelles sections : la section technique pour la préparation du baccalauréat et la section dite d’apprentissage.
Elles furent installées en 1959 dans le nouveau bâtiment, qui s’est élevé sur l’emplacement de l’ancienne usine Tiberghien.
Ce nouvel immeuble ne représentait que la première tranche d’un vaste projet de construction et de rénovation. D’autres bâtiments furent édifiés par la suite entraînant une transformation profonde du paysage architectural de l’école, et lui donnant sa physionomie actuelle.
Le 30 juin 1960, Monsieur Gérard HOORNAERT, professeur à l’école depuis 1951, fut appelé à succéder au Chanoine LORIDANT, qui lui confia une tâche ardue tout en restant deux années encore à l’E.I.C., en qualité de Supérieur, consacrant tout son temps à l’animation spirituelle ; le jeune directeur pressenti aurait à aménager les structures de l’établissement en fonction de la réforme de l’enseignement résultant de la Loi du 11 Décembre 1959, dite “Loi Debré”, accordant des subventions à l’école libre. Il était secondé à l’époque par l’abbé Clément SAMAILLE et par l’abbé Antoine DELTOUR.
A partir de ce temps là l’Ecole Industrielle et Commerciale connaît une nouvelle période d’évolution. Elle sollicite au 15 septembre 1960 un contrat simple avec l’Etat qui est signé en 1962, mais produit un effet rétroactif, puis un contrat d’association, prudemment sollicité après une première expérience de trois ans ; le nouveau contrat, qui lie l’école davantage à l’Etat, prendra effet le 23 septembre 1963.
Mais le Directeur avait immédiatement compris que la présence des classes primaires dans un établissement d’enseignement technique serait source de difficultés administratives. Aussi, décida-t-il de faire de l’Ecole Saint-Louis une unité autonome dès le ler Octobre 1960.
Les réformes de l’enseignement se succédant, le même problème se poserait bientôt pour les classes de 6ème à 3ème qui, petit à petit, voyaient évoluer leurs programmes vers un enseignement général pur, ce qui a abouti à la réforme Haby qui créait le collège unique, indépendant des seconds cycles d’enseignement général au technique. Voilà qui explique l’ouverture, à la rentrée de septembre 1967 et en prévision de cette évolution, le COLLEGE CHARLES PEGUY. Celui-ci regroupa d’emblée toutes les classes de 6ème à 3ème fonctionnant à l’E.I.C.
Toutes les précautions administratives, financières et matérielles furent prises pour éviter la dislocation de ce bel ensemble, tout en respectant strictement la réglementation. Notamment, le Conseil d’Administration a toujours tenu au maintien de l’unité de direction et de l’administration. Les statuts de L’ASSOCIATION TOURQUENNOISE D’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL furent modifiés à cette fin.
Les restructurations successives qui avaient suscité quelques appréhensions ont sans doute contribué à l’expansion des divers unités pédagogiques autonomes mais solidaires.
Le lycée technique, où fut décidée la préparation des baccalauréats d’enseignement général (Technique et Economie – Mathématiques et Techniques) dès 1961, prit le parti de s’adapter, voire de devancer l’évolution des formations professionnelles.
LES ANNEES DES REFORMES
En 1964, après trois années de contrat avec l’Etat, l’E.I.C comprenait donc :
un premier cycle regroupant les classes de 6ème à 3ème, appelé à devenir bientôt le Collège Charles Péguy ;
une section industrie , qui recrutait tantôt au niveau de la classe de 2de, et en trois ans conduisait au brevet de technicien en mécanique et dessin industriel en menuiserie et en électricité, tantôt au niveau de la classe de 4ème et s’adressait aux élèves âgés de 14 ans, désireux de préparer un C.A.P.;
une section économique, dont la structure rappelle celle de la section industrielle avec un cycle de trois ans conduisant au .C.A.P. à partir de la classe de 4ème et un cycle de trois ans recevant les élèves sortant de 3ème pour les conduire au brevet d’enseignement commercial et bientôt au brevet supérieur d’études commerciales ;
une section technique comprenant les classes de 2de, de lère et terminale et conduisant, soit au Bac “mathématique et technique”, soit au Bac “technique économique”;
une section d’apprentissage, destinée essentiellement aux jeunes connaissant des difficultés scolaires.
L’Ecole Saint-Louis fonctionnait alors en annexe au plan pédagogique et administratif.
En 1967 avait lieu l’éclatement de l’E.I.C en trois établissements servis par l’administration commune :
Le Lycée Industriel et Commercial Privé, placé sous contrat d’association avec l’Etat en 1963 ;
Le Collège Privé Charles Péguy, sous contrat d’association depuis 1967 ;
L’Ecole-Privée Saint-Louis, sous contrat d’association depuis 1990.
La grande rénovation
L’accroissement régulier des effectifs, en moyenne 100 élèves par an, et la nécessité de remplacer certains bâtiments devenus vétustes amenèrent le Conseil d’Administration à concevoir un vaste plan immobilier, d’acquisition de propriétés voisines et de construction de bâtiments qui ont permis l’extension de l’ensemble scolaire.
En 1969, l’aile droite du bâtiment édifié en 1958 s’élevait sur cinq niveaux et permettait de démolir l’ancien bâtiment dit de mécanique dont la stabilité était très menacée.
Depuis sa fondation en 1889 et en dépit des modifications successives, l’école n’a connu que deux grandes périodes, dans son histoire : avant et après la Loi du 11 décembre 1959, dite Loi Debré.
Il est toujours malaisé d’anticiper, mais il semble qu’une troisième période a commencé en 1983 avec la mise en place d’études préparant aux B.T.S.
En 1983 le Lycée Industriel et Commercial Privé s’est ouvert sur l’enseignement supérieur (Bac + 2), en inaugurant une première année de baccalauréat de Technicien Supérieur “Comptabilité et Gestion d’Entreprise” (B.T.S. CGE), devenu depuis B.T.S. CG0.
A la rentrée 1986-1987 un second B.T.S. a pris place : lère année de B.T.S. “Mécanique et Automatismes Industriels” (B.T.S. MAI).
Un troisième à la rentrée 1988-1989 : B.T.S. “Action Commerciale”, devenu depuis B.T.S. M.U.C. (“Management des Unités Commerciales”).
Enfin, un quatrième a été créé à la rentrée 2005-2006 : le BTS Banque (option particuliers)
Evénement Historique
L’école primaire supérieure Saint Louis. Cette dernière a été créée le 15 octobre 1877 dans une partie des locaux du patronage Saint Christophe situé alors 15, place Leverrier. Elle fut ouverte par les frères de la doctrine chrétienne et dirigée au départ par le frère EBERHARD, et à partir du 24 mars 1881 par le frère FLOUR-DE-JESUS. Le frère FUSIEN lui succéda en 1902.
Dès la première rentrée, l’école comporta des classes primaires. En 1890 s’ajoutèrent à la section primaire deux classes commerciales, qui accueillaient les meilleurs élèves des écoles du quartier. A cette époque, les frères assuraient l’enseignement dans les écoles communales et vivaient en communauté à l’école Saint Louis, d’où ils se rendaient dans les différentes écoles de quartier.
En application de la loi du 07 juillet 1904, les contraignant à l’exil, les premiers frères enseignant à l’école Saint Michel de la rue du Haze partirent en 1905 à Estaimpuis, Givry et Froyennes. Un groupe important de leurs élèves (1/4)les suivirent, 1/4 s’orienta vers le collège et la moitié à l’école Saint Louis. L’école Saint Louis fut fermée et les frères expulsés en 1906.
Les classes primaires et commerciales disparurent.
La même année cependant, une nouvelle école Saint Louis fut créée par monsieur Blondel, aidé de l’abbé Nestor TIBERGHIEN, aumônier de la communauté des frères, avec des professeurs laïcs (certains frères avaient quitté l’habit religieux pour continuer à enseigner).
L’abbé Nestor TIBERGHIEN a laissé un souvenir inoubliable dans le coeur de tous les élèves, comme d’ailleurs son beau frère, Monsieur Elie BLONDEL, un professeur éminent, digne successeur d’un frère Omer, mort à la tache dans sa classe en 1920.
L’école n’avait de commun avec la précédente que le nom et l’adresse. C’était une école d’enseignement primaire supérieur, qui conduisait, à la sortie, au brevet d’enseignement primaire supérieur (BEPS). Le corps professoral se composait de M.VANACKE, M. LERAY, breton d’origine, M. HAFMART, alsacien, M. VIX, M. BENOIT, ancien frère, M. MILLAT, M. DUTHOIT, M.BLONDEL, ancien frère.
En 1906, les cours de commerce ont été supprimés. Ils ont reppris en 1915 sous le nom de “cours d’adultes” avec MM LEBLANC, SANT, MAILLARD, SCHERPEREL, LECLERCQ, MAHIEU, DUJARDIN…professeurs bénévoles. Ils s’agissait avant tout de soustraire les jeunes à l’emprise des allemands. Ces personnes dévouées qui ont mis leur connaissances pédagogiques et professionnelles au service des jeunes gens ont accompli une mission patriotique. En même temps, ils ont jeté les bases de la section commerciale.
Sur le plan civique et patriotique, il faut mentionner que l’école avait offert avant la guerre de 1914, ses cours et préaux à l’école de tir et d’instruction militaire dirigée par le capitaine GUERANGER; un bon nombre d’anciens suivaient ces cours de préparation militaire qui leur donnaient des avantages comme le choix du corps d’incorporation et l’assurance de devenir gradé rapidement. Hélas, cette élite fut sacrifiée au début de la guerre et les anciens élèves de l’école Saint Louis de cette époque gisent nombreux sous les inombrables “croix de bois”.